Fabrication

 

Tournées a la Main

     

  DIFFERENTES ETAPES DE FABRICATION DE NOS POTS

Nos poteries sont tournées à la main (ni moules ni machines)
Un Jour plus tard, elles sont tournassées (finition) assemblées puis séchées

  

pendant plusieurs jours ; elles seront épongées et cuites dans un four : une dizaine d’heures pour atteindre 950°C et 10 heures pour refroidir.
A cette étape, à l’état de « biscuit », elles sont encore poreuses, ceci permettra d’absorber une pellicule d’émaillage par trempage ;

 

Cette couche d’émaillage contient différents types d’ingrédients mélangé à l’eau :
a) Felspath et kaolin source de silice et d’alumine seront les 3/4 du mélange, ils viennent de mines en France et sont l’équivalent du sable nécessaire pour la couche de verre , mais ils sont déjà sous forme de fines poussières donc plus facile à appliquer.
b) Les oxydes colorants : fer noir, cuivre noir et cobalt
c) Un oxyde opacifiant : le titane (modifie les couleurs comme du lait dans du café)
d) Un fondant : le borax, qui remplace le plomb.
Pour la sécurité de notre famille dans l’atelier, de nos clients, nous avons évité les matériaux toxiques : tel l’oxyde de plomb, l’oxyde d’étain, de zinc etc. ….
Les pots après avoir été trempés dans l’émaillage vont sécher rapidement.

A cette étape, à température ambiante, rien ne se passe, les conditions ne sont pas là, l’émaillage n’est composé que des particules côte à côte citées ci-dessus.

Lorsque la température atteint 1200°C les conditions sont présentes, la silice et l’alumine aidées par le borax vont fondre, le verre se forme, les oxydes colorants, opacifiants et le reste vont pouvoir réagir chimiquement, ils se combinent selon leurs affinités. A ce stade, nous ne pouvons pas voir ce qui se passe: tout est rouge dans le four.

Une fois refroidi, la couleur de l’émaillage sera le résultat visuel de ce qui s’est passé chimiquement, tels les goûts pour le cuisinier seront le résultat de tout les ingrédients qu’il a mis en présence.

Nos émaux sont plutôt instables, semi-transparent ce qui permet des couleurs vives, des émaux plus opaques, plus stables vont rendre des couleurs plus pastelles, l’industrie peut mieux gérer ces dernières ;
La couleur de l’argile, avec la température, va devenir plus foncée et va permettre des effets supplémentaires; la présence d oxyde de fer va pouvoir rendre des bleus de fer en oxydations grâce à notre émaillage.

La matière du pot sera identique au verre: donc complétement étanche .

Méthodes de décoration

– par gravure avec le pot encore frais,

– par réserve fait à la cire, ensuite l’ajout d’oxydes pour donner les couleurs

– Le « multicolor » est obtenu en peignant des bandes d’oxyde sur le pot « biscuit »

Terre Rouge

L’argile provient de pierres siliceuses, elle est 500 fois plus fine que le sable

Celle que l’on utilise est l’Argile Sédimentaire, elle est partout ( briques et tuiles rouges) . Elle n’a juste besoin d’être tamisée.

Cette farine de pierres a été emportée par la pluie pour finir dans les lacs, les inondations, les vallées ;

La pluie a aussi emporté des impuretés ; une d’entrelles a la même densité et donc sera toujours présente c’est l’oxyde de fer.
Cet oxyde de fer peut être rouge, noir, ocre, (FeO , fe2O3 , fe3O4 …) il donnera principalement la couleur initiale de cette terre glaise  mais une fois  cuite dans un four avec de l’oxygène elle sera invariablement rouge (fe2O3 (briques et tuiles rouges).

C’est l’argile que l’on va en principe trouver partout en surface de la planète, dans tous les village, lorsque l’on cherche de l’argile, on l’appelle communément la terre glaise.

Les deux autres argiles: le Grés et le Kaolin se trouvent plutôt au fond d’une carrière, dans des endroits spécifiques, elles n’ont pas été déplacées par la pluie  donc  sont plutôt pures et stables convenant bien à un fonctionnement industriel ou artistique.

Trop réfractaires elles ne furent utilisées pour la poterie que lorsque les Chinois ont pu développé des fours qui montaient plus haut en température ils furent suivis par des européens bien plus tard ( Grès- porcelaine ).

Lorsque le porte-monnaie de la ménagère voulaient des poteries plus solides il fallait monter en température:

L’Industrie en chine et ailleurs n’a pas  développé cette argile qui est restée en état  » faïence rouge  émaillée » ( particules de silices partiellement ressoudées , donc poteries poreuses et plutôt fragiles); elle n’a pas pu augmenter la température pour les deux raisons suivantes:

a) Au delà de la température de  faïence  le souffre présent avec l’oxyde de fer commence à développer des gaz qui, en voulant sortir, produisent des bulles rugueuses et inesthétiques  dans l’émaillage;

b) L’oxyde de fer présent va accélérer la fusion et il y aura une petite plage de température entre la température de solidité maximale(vitrification) et celle où le pot va se déformer.

L’Artiste manquant de pratique ne pourra pas contrôler ces problèmes techniques qui ne peuvent être résolus que dans un mode artisanale ou traditionnel .

Nous sommes à même de venir à bien de ces problèmes techniques causés par cette argile instable et impure, un peu comme une grand mère va pouvoir composer au mieux ce qu’il y a dans ces placards tout en satisfaisant tous les aspects.
Pour en arriver là, la jeune maman doit faire la cuisine avec ce qui est disponible,  tous les jours, doit faire plaisir à tout le monde à table (même s’il y a 10 personnes)  avec  son propre budget et dans tous les aspects.
Faire, par exemple, la cuisine une fois par mois juste pour se faire plaisir, resterait insuffisant.

De retour de l’Inde où nous avions comme projet d’introduire l’émaillage auprès des potiers ruraux ,cette réflexion nous a été imposée pour expliquer pourquoi personne sur la planète ( face aux nouvelles demandes de solidité) n’a fait de la bonne vaisselle avec cette glaise que l’on trouve partout. (tuiles et briques)

Nous étions bien placés pour savoir que l’on a pas découvert de techniques en particulier, nous ne sommes pas plus « intelligents » ni plus »doués ».

Ce type de savoir faire empirique ne peut se construire que dans une approche artisanale, du type traditionnelle. Une approche, plus absorbante sans distinction, où la richesse d’un aspect vient du reste .

Pour plus d’explications voir notre page sur:

Notes Philosophiques sur l’obtention du savoir-faire dans la fabrication